Aujourd’hui : Les idées antivaccin – Le problématique du « pass sanitaire »
Aujourd’hui : Les idées antivaccin – Le problématique du « pass sanitaire »
Parlons du système de santé d’aujourd’hui. Vous avez eu un accident (n’importe lequel), une ambulance arrive, vous avez un trauma quelconque ; disons que vous perdez du sang et on doit faire une intervention. Le médecin dans cet état, peut se baser sur certains éléments et peut choisir un traitement pour vous. Cela peut fonctionner pour la plupart et probablement pour vous aussi mais on n’en est pas sûr. En revanche le médecin doit prendre une décision sinon vous allez mourir. Donc il essaie de prendre la décision le moins « risqué ». Ce médecin a grandi dans le système capitaliste, il a eu son éducation dans les établissements capitalistes, les médicaments qu’il va utiliser sont des médicaments produits par des établissements capitalistes. Faites-vous confiance ?
Notre situation n’est pas loin de cela. L’humanité est dans une crise sanitaire. Elle perd du sang et elle a besoin d’une intervention urgente. Et le savoir que nous avons aujourd’hui est le savoir de l’humanité, qui est accumulé grâce à des millions d’expériences et des millions des morts. Le vaccin, parmi toutes les découvertes de l’humanité est certainement l’une des plus importantes. Nous ne pouvons dire « allons voir ce qu’il va se passer dans 30 ans » ; Nous avons déjà perdu au moins 5 millions de gens et la population est en train de perdre la solidarité, les rencontres physiques, les relations chaleureuses…etc. Il nous faut une intervention urgente et cette intervention doit se réaliser sous les conditions imparfaites. En plus, l’impact de la maladie est imprévisible ; ne pas être vacciné augmente la chance de tuer quelqu’un et ça laisse au virus la possibilité de se muter. En substance, le vacciné protège de la contagion ceux qu’ils côtoient. Si vous ne faites pas confiance aux capitalistes, vous avez tout à fait le droit, dans ce cas-là arrêtons de discuter le vaccin lui-même, essayons d’aller le plus loin possible pour créer un nouveau système de santé, qui n’est absolument pas possible dans un système capitaliste.
Quant à « pass sanitaire » ; il est un peu plus grave. Non pas parce qu’il attaque aux libertés ; parce que ce n’est qu’une occupation superficielle des problèmes de surveillance. Un arbre qui cache la forêt. Je reprends ce que j’avais écrit pour mon mémoire intitulé « L’Engagement et la Culture Politique des Hackers en Turquie » :
« La surveillance a actuellement une nouvelle forme ; les puces électroniques, les cartes de crédits, c’est à dire les outils et les équipements sont des nouvelles façons d’être des citoyens juridiques. Aujourd’hui les espaces sont numérisés, aussi la punition et la surveillance ont changé de forme avec la même caractéristique.
La nouvelle personnalité numérique, qui est en ligne sans discontinuer, nécessite une façon de s’exprimer, par conséquent elle n’hésitera pas à s’énoncer avec tous les détails de sa vie.
L’individu, qui arrive à une telle habitude, pourrait livrer facilement toutes les informations requises par l’État en fonction des actes proposés par le monde numérique : faire du shopping, les statuts de Facebook, les commentaires et les photos …etc. Même si, les États affirment qu’ils ont la tendance de sécuriser la vie privée, ils déclarent clairement qu’ils surveilleront les cas suspects pour la « protection » de la population. »
Votre vie privée est attaquée par le « pass sanitaire » ? Envie de faire un débat sur cette loi ? Faisons d’abord face au passé et sur la société exhibitionniste actuelle.
Alors, enfin de compte il y a quelque chose qui ne colle pas avec les discours antipass ou/et antivaccin. J’ai l’impression que nous ne discutons pas les vraies raisons. Au fond de tous ces débats, selon moi il y a l’individualisme, qui est la base du libéralisme (dans le sens politique du terme). Et pour cacher notre intention réelle, peut-être inconsciemment, on se base sur les valeurs et des grandes idées de la gauche. On éloigne le discours de nous, de nos peurs, de notre individualisme et on essaie de créer un discours critique sur le système sans vraiment proposer un autre système ou même sans vraiment attaquer aux poteaux porteurs du bâtiment.
Nail Aras